Poème,
Dévalise le lexique
De ta transhumance d’or
Dévoile l’écrit
Illumine la feuille volubile,
Thésaurise, volatilise,
ressuscite l’Instant
traverse et transperce le Temps transparent.
Auteur/autrice : silanxieuse
Collé à l’arrière du lobe
Collé à l’arrière du lobe,
du globe de mon oreille
je l’entends l’intrépide
qui m’appelle
– ritournelle, ritournelle –
me rappelle
à ma nudité de valise
à la rengaine de la brise
Voiles d’or,
mes souvenirs voguent
aux pays, aux paysages de moi inconnus encore.
Dans ce lieu
Dans ce lieu bombardé de ronces et de cigales
La cloche qui cavale me rappelle au temps
du muezzin chantant
Il m’en faudra encore
pour dessiner la rondeur des collines d’ici
qui ressemblent invariablement à celles de là-bas
ce lieu laissé
à ses nuages
à son couchant
à sa mémoire
Dormir un peu
pour oublier le chaos
l’âme traverse
traversée de pics
et de laves nostalgiques
refroidies
à la sueur
de l’écrit.
Navigation
Je parcours
estuaires de mémoire
île-abreuvoir
remembre le continent
regaine la page
couve et paille
fil à retordre
bulbes de mots
Traversée d’âme
en territoires iguanes.
Depuis
Depuis que tu as émis ton cri de papillon dans la nuit de l’île
Les jours filent l’arabesque de la vie
Je passe inlassablement le lacet du futur
dans les mailles de l’éternel retour du quotidien
Je baigne ta stupeur d’Aurore,
répète les saisons qui grandissent
Je brosse l’opulence de tes désirs, tresse le désordre de ta volonté qui se construit
Je couche mes rêves dans ton être à venir
et sous ma langue mon amour infini
coud patiemment ton sac à dos de chrysalide –
Et puis m’envolerai comme un ruban à tes cheveux d’or.
La mer nue
La mer nue
Mon miroir réconcilié sous les étoiles
Scintille dans l’eau de mes rêves inondés.
C’est la mer
C’est la mer qui me rassemble
Obstinée, elle déferle
Elle me rappelle
que je suis sans cesse celle qui part
et scellée au rivage
Dans l’écume, l’Être
forme un sillon fugace
que je tiens, fille d’Éphémère
pour me guider vers l’éclat
des noces de moi.
Il me manque
Il me manque cette solitude,
des heures longues à étendre des lettres
sur le métier à tisser l’âme
dans l’absence du monde
qui est présence au réel.
Conversation
Conversation de petite fille
Conversation de grande fille
J’aime cet après midi
Te tenir la main sur le chemin buissonnier de nature
où tu me racontes le printemps qui viendra
Vivre mille fois encore cet infini présent qui me rend vivante.
Tu tiens le secret
Tu tiens le secret de Pandore
Dans tes petites mains
Cette boite ciselée d’infinis
Qui contient ton être et le mien
Toi seule sait l’ouvrir
Pour y ranger pêle-mêle
Le passé, le présent et l’avenir
Dans une langue inaccessible au Temps.