Trois huit

Tu sais que tes poèmes doivent exister
sinon c’est toi qui meurs
Écris-les dans ta cuisine
fille d’usine
écris ton désir d’expression irrémissible
éclaire ton rêve d’être un outil servile
qui s’émancipe
mais ne cherche pas ton rang, ton sexe, ton nom
dans les rayons de l’érudition
ta poésie ne trouvera pas de porte
– sinon morte
pour entrer dans cette légion
trop féminine
pas dans le ton
ce qui se vend, s’exprime
tu ne décides

Fausse bourgeoise
poème prolétaire
âme qui trime.