Je te remercie de m’avoir fait naître
de m’avoir nourrie et élevée
sous l’ombre d’un cerisier
D’avoir porté à ma vue
toutes les tranches des livres de la bibliothèque
– porte-fenêtre –
le deuxième sexe lisais-tu.
Je te remercie d’avoir continué
à chercher des livres de poésie
– tu tombes souvent juste, vois-tu –
alors que la maternité me dévorait
les lucarnes de la lecture –
tous ces livres, toi, quand les lisais-tu ?
Je te remercie de me légitimer –
un enfant-artiste, voulais-tu
et tu m’as affirmée « je l’ai eu ».