Cortège

Nous arrivons les bras chargés de désirs
Le cœur peuplé de soutiens d’âmes invisibles
Les yeux plein de sources à ouvrir
Dans nos cœurs un brasier de silences
pour illuminer
le chaos à venir.

Migrer

Nous nous délestons de nos biens
de nos liens
nous quittons ce continent
nu.e.s
l’iris plein de rêves
de chemins
et dans ces sillons de lumières
la certitude vitale
d’aller plus loin.

Trêve de soleil

Trêve de soleil
nous arpentons
notre versant nord
jusqu’au sommet des doutes
incapables de nous quitter
il nous faudra
à bâtons rompus
converser
dans l’écho de nous-mêmes
pour trouver
sinon une issue
au moins une route
– l’horizon nous attend.

Nous répandons

Nous répandons nos imprécations
dans la terre de la nuit
dans l’argile des mots
trop petits pour nous contenir.

Notre divinité de monstresse
en plein jour
n’est pas visible.

Si nous étions ce que nous sommes
ensevelies
si le jour renversait la nuit
vestales de sorts fertiles.

Le bruit des hélicoptères

Le bruit des hélicoptères
brusque mon imaginaire
et si je n’en peux plus de votre ivresse guerrière
carrousel des siècles
j’ai peur de votre désir
misogyne
s’immiscer jusque dans nos parties les plus intimes
déesse technologique
vénus d’usine
saurez-vous conserver autre chose qu’un fantôme superbe dans vos machines ?

Humanoïde
dépourvu de racines
j’ai peur de vos circuits imprimés
de vos puces sous-cutanées
de vos vies programmées
sans silence et sans bruit
sans odeur et sans pli
mon âme pâlit
de vous voir si enthousiaste
à défigurer l’espace, le temps
d’orgies
à nous asservir à un vide virtuel toujours plus pratique
sac plastique
factice et cynique

numérisation des âmes processing …
déshumanisation sucessfully completed ?