Ne tais pas ta spontanéité

Ne tais pas ta spontanéité
si tu l’endors, ne la tais pas
elle fait partie de ton univers-moi
Tu sais maintenant mieux
affirmer sans blesser
avec douceur et joie
tes choix
que personne ne comprendra pas
si tu les dis plus bas –
Ne t’emporte plus à te justifier, toi
sois-le juste avec la foi
dont tu es capable pour les autres – sauf toi
aime-toi, intègre-toi
et majestueusement
sois ta flamme
ta femme
ton guide
ta loi
et porte fièrement
ta candeur
ta touffeur
ta lueur –
tu ne peux continuer
à étouffer,
à disperser
ton étoile
ton arbre
ton âme
dans un chemin qui appartient au passé.

40 ans

Dépeins ton coeur
enfin
le vrai, l’abîmé
celui qui te fait pour de vrai
respirer
départis-toi du préjugé
néfaste
que tu nourris
de toi à toi
célèbre
ta beauté fanée
tes seins qui tombent
ton ventre rond
l’argent de tes cheveux blancs –
Quitte ta jeunesse avec vaillance,
avec confiance
rejoins ton errance
– celle que tu as tranquillement bâillonée depuis dix ans –
autorise-toi
un peu d’absence
de contresens, d’excroissance
tu es une femme – comme bien d’autres –
guettée par une routine que tu exècres et …
– qui me condamne à rester dans ce tunnel ? –
Je rêve de sortir de ce piège, de ce sortilège
que je me jette à moi-même ;
l’amour percé
les projets abandonnés
tes poèmes fatigués –
permets-toi de renaître, de te laver, de te lever
et de te retrouver
seule, nue et blessée
face au chaos d’épines que tu croyais t’être enlevées.

Pleure

Pleure pleure tout contre toi
Les choix perdus
Ceux qu’on a faits pour toi
Ceux que tu t’es imposés
Ceux que tu as ignorés
Parce que tu ne savais pas
Pleure, pleure
et console-toi
Regarde ceux qui s’ouvrent devant toi.

Déboussolée

Dix ans ont passé
comme on enfile une chemise
comme on boucle une valise
et je ne sais ce qui m’attend.
Je guette à ma tige
un bouton d’être
et en attendant ma nouvelle inflorescence
le besoin
de me percher
à la cime de mes envies
pour m’indiquer
le Nord de ma vie.

Sophia

J’aimerais, comme toi Sophia
Éclairer le monde
d’une présence auréolée
Traduire la clarté
La beauté de la divinité
Trouver dans la nature
une ressource de pureté
Dévoiler la soie rose des êtres et des choses
Faire glisser d’une plume l’encre éclairée
– peut-être faudrait-il que je parte en Grèce ?
Ce n’est pourtant pas le soleil qui manque. –
Non, je vois un monde fragmenté,
épidémie de violence et de pauvreté
Je me vois, miroir de lacheté,
Chercher la tranquillité.
Pourtant Sophia,
j’aime lire ta nature tressée
entre tes doigts illuminés.
J’aimerais aussi pouvoir
porter cette connaissance sereine
dans les plis de ma robe
et la jeter, drapé de lumière,
sur ma poésie en colère.