Le bruit des hélicoptères
brusque mon imaginaire
et si je n’en peux plus de votre ivresse guerrière
carrousel des siècles
j’ai peur de votre désir
misogyne
s’immiscer jusque dans nos parties les plus intimes
déesse technologique
vénus d’usine
saurez-vous conserver autre chose qu’un fantôme superbe dans vos machines ?
Humanoïde
dépourvu de racines
j’ai peur de vos circuits imprimés
de vos puces sous-cutanées
de vos vies programmées
sans silence et sans bruit
sans odeur et sans pli
mon âme pâlit
de vous voir si enthousiaste
à défigurer l’espace, le temps
d’orgies
à nous asservir à un vide virtuel toujours plus pratique
sac plastique
factice et cynique
numérisation des âmes processing …
déshumanisation sucessfully completed ?
Auteur/autrice : silanxieuse
Mon petit homme
Mon petit homme est tendre et sensible
il ne sera jamais ce viking
que vous voulez faire de lui
il est amoureux du monde
et de tout ce qui y vit
quand il rit
il efface vos ruines
il est nourri
par ma veine
à la terre
à autrui
il est l’avenir
invincible
inflexible
indestructible
de l’Amour.
Je lis les mots
Je lis les mots
femme sans âge
que tu as tracés
dans le sable
– la farce du vent
dans leur message.
Silence
Me retenir de dire
– facile –
les mots crus
indélébiles
qui frapperaient l’avenir.
Mes plumes fatiguées
Mes plumes fatiguées
de cet hiver
aux relations grises
se posent
enfin arrivées
sur ta terre plus que vive
Poésie
– capitale de l’altérité.
J’ai l’âme ouverte
J’ai l’âme ouverte
à te comprendre
le coeur d’abriter
un monde plus grand
– les muscles tendus,
tendons d’Amour.
Une belle armée
Femmes
hommes
petits êtres humains
rivés avec obstination
à vos desseins
faites de ce monde
une chose qui mue
transformez-le
de vos mains
le temps d’une vie est brève
sur le chemin de demain
continuons à faire courir
les vignes
les lignes
pour faire tomber les digues.
À ma mère
Je te remercie de m’avoir fait naître
de m’avoir nourrie et élevée
sous l’ombre d’un cerisier
D’avoir porté à ma vue
toutes les tranches des livres de la bibliothèque
– porte-fenêtre –
le deuxième sexe lisais-tu.
Je te remercie d’avoir continué
à chercher des livres de poésie
– tu tombes souvent juste, vois-tu –
alors que la maternité me dévorait
les lucarnes de la lecture –
tous ces livres, toi, quand les lisais-tu ?
Je te remercie de me légitimer –
un enfant-artiste, voulais-tu
et tu m’as affirmée « je l’ai eu ».
Gonfle ta voilure
Gonfle ta voilure
Fille du Vent
Retourne à ta source
t’abreuver d’éternels printemps.
Tes mains de lierre
Tes mains de lierre
sur mon tronc d’écorce
me poussent
imperceptiblement
plus haut.