Blanche, cette maison

Blanche, cette maison dans laquelle je suis assise
Simple, innocente, pure
En elle, les traversées étaient toutes possibles.

Savions-nous, mon amour
ce qu’elle allait devenir ?
Portait-elle en elle-même l’ombre des ruines
comme chaque mort contient la vie ?

Pourtant agrandie cette maison,
ramifiée de portes, de couloirs,
de solides colonnes,
de fenêtres toujours
et de frontons d’utopies.

Dessinée, cette maison,
fallait-il y vivre ?
Les charpentes tombent en ruines.
Est-ce la vrillette de l’amour
qui consomme nos pelles de sable des jours après jours ?

Une grosse feuille a poussé nette
– ou une racine peut être ? –
aurait-elle infiltrée les murs ?

Ce soir, je suis assise
au milieu d’elle
et elle au milieu de moi
cette maison à son tour me dessine
je devine ses fissures
goutte à goutte, elle s’infiltre :
il faut que j’ouvre la fenêtre
pour boire.