Matins de bestiaire

Dans quel animal te lèves-tu ?
J’aime quand tu te lèves, petite reine
dans ton costume de chat
te faufiler entre les draps

J’aime quand tu te lèves
plumes au bec, tourterelle
et que tu roucoules
au creux de mon cou

J’aime quand tu te lèves
petite souris
et que tu grignotes en secret
tes tartines beurre miel

Non ? ce matin c’est l’abeille
qui bourdonne à mes oreilles ?

Non ? ce matin c’est le lion
qui rugit de colère
d’avoir toujours et encore un petit frère ?

Tu ne vois pas bien sûr,
que la boule lovée auprès de moi
agrandit mon amour pour toi

Tu ne vois pas bien sûr,
ma fierté de tigresse
pour tous les bonds que tu fais

Il arrive que tu bondisses de travers
Je pense qu’il est de mon devoir de t’indiquer où tu vas
Des branches cassent des fois , il faut savoir où s’accrocher mon petit chat.
Non, tu ne comprends pas ?

Et bien ce matin, surprise
C’est moi la lionne mère
Je dévaste le déjeuner avec mes griffes acérées : ASSEZ !
Mon amour n’a pas de limites mais tu as pénétré une zone interdite et crois-moi je connais pléthore d’animaux fantastiques : ASSEZ !

Assez, cher ange, je vois que tu souffres
Viens mon lapin, viens mon poussin
Viens mon grand baleineau,
Promenons-nous dans l’eau parfois amère
de la relation fille-mère.